Marie Camille Lomon et le 31e BCP

18/07/2012

Un certain Louali, Officier d’Ordonnance

[Les témoignages directs, oraux comme écrits, sont des pépites. Je me souviens de mon père Maurice et de ma tante Madeleine évoquant, dans mon enfance, un personnage aux contours mystérieux : l’Officier d’Ordonnance de Papa Camille.

Un officier d’ordonnance, ou tampon ou encore  planton dans un langage plus familier, n’est pas un domestique mais une personne de confiance chargée de soulager un officier de tâches matérielles quotidiennes.

 »Dans l’immense majorité des cas des liens amicaux, voire affectifs, une certaine intimité, s’établissaient entre l’officier et l’ordonnance. C’est une fonction très délicate, réclamant savoir-faire, doigté, discrétion, intelligence, disponibilité, sens de l’anticipation, confiance réciproque… bref beaucoup de qualités.
C’est loin d’être une fonction dégradante mais au contraire une aide au commandement. » Source: Jean Riotte, pages-14-18.

Il y a bien peu de documentation sur ces officiers d’ordonnance. Comment étaient-ils affectés auprès des Officiers ? L’enquête reste à mener. Madeleine raconte qu’à sa naissance en 1922, « il y avait la bonne Gabrielle et Jousse l’ordonnance » qui l’attendaient à la maison.

Mais deux petites anecdotes ont frappé mon imaginaire d’enfant. D’abord, une phrase telle que Maurice savait les ciseler, avec la pointe d’ironie que nous lui connaissions : « Comment pourrais-je être raciste ? Le premier homme qui m’a tenu dans ses bras fut un noir ! »

Pour sa part, Madeleine raconte un épisode de sauvetage alors que, petite fille, elle s’était mise en danger : « Dans la cuisine, il y avait des meubles allemands. […] Le buffet à petites portes et petits tiroirs était contre le mur du couloir. Un jour, en l’escaladant, je m’y suis accrochée. Mon poids a suffi à faire basculer le haut. L’ordonnance Zedkawi ou Louali, à peine entré dans la pièce, a plaqué sa grande main sur ce meuble, m’évitant un bel accident. Merci. »

Maurice est né en 1930, à Épinal, alors que son père est affecté aux 27e, 17e puis au 21e RTA. On peut donc imaginer que la petite fille jouant à escalader un buffet a huit ans et que son sauveur est bien cet algérien que décrivit Maurice, un « noir », ou un « maure » comme on disait à l’époque ?

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Parmi les photos que l’on peut retrouver, celle d’un tirailleur Algérien. Est-ce Zedkaoui Louali ?]

 

C’est nous les Africains !

écoutez le chant des Tirailleurs Algériens ici

C’est nous les Africains
Qui revenons de loin
Nous venons des colonies
Pour sauver la Patrie
Nous avons tout quitté
Parents, gourbis, foyers
Et nous avons au cœur
Une invincible ardeur
Car nous voulons porter haut et fier
Le beau drapeau de notre France entière
Et si quelqu’un venait à y toucher
Nous serions là pour mourir à ses pieds
Battez tambours, à nos amours
Pour le pays, pour la Patrie
Mourir au loin
C’est nous les Africains.
I
Nous étions au fond de l’Afrique
Gardiens jaloux de nos couleurs,
Quand sous un soleil magnifique
A retenti ce cri vainqueur
En avant ! En avant ! En avant !
II
Pour le salut de notre empire
Nous combattons tous les vautours
La faim, la mort nous font sourire
Quand nous luttons pour nos amours
En avant ! En avant ! En avant
III
De tous les horizons de France
Groupés sur le sol africain
Nous venons pour la délivrance
Qui par nous se fera demain
En avant ! En avant ! En avant !
IV 
Et lorsque finira la guerre
Nous reviendrons dans nos gourbis ;
Le cœur joyeux et l’âme fière
D’avoir libéré le pays
En criant, en chantant : en avant !

Camille Lomon est successivement affecté :


27e Régiment de Tirailleurs Algériens à Epinal à compter du 15 novembre 1923 

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insigne du 27e RTA : on peut lire en arabe : « sans peur et sans pitié »


Affecté au 17e RTA, Epinal, à compter du 1.1.1924 (J.O. du 6.1.1924) [Le 17e de marche, créé le 10 novembre 1918 à la 166e D.l. où il remplace le 294e R.I. dissous, avec les bataillons nouveaux XV/1, XVI/5, XV/9. Source : http://www.p-rubira.com/mascara/regiments_de_tirailleurs_15_18.htm]

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insigne du 17e RTA : on peut lire en arabe : « le don de Dieu »

Promu Chef de Bataillon par Décret du 21 décembre 1929 et maintenu à l’EMPI, service de la P.M.S. et de l’I.O.R. de la 20ème Région. Il est affecté au 21e Régiment des Tirailleurs Algériens. [Le Régiment de Marche de Tirailleurs Algériens est créé en 1918 et renommé en 1920. Le 21e de marche, créé en octobre 1918 à la 8e D.l. où il remplace le 311e R.I. dissous, avec les bataillons nouveaux Xll/5, XVII/5, XVI/9. Source: http://www.p-rubira.com/mascara/regiments_de_tirailleurs_15_18.htm]

insigne du 21e RTA. La devise : « Fier comme l’aigle, Piquant comme le chardon, con comme la lune ».

4ème division d’infanterie nord-africaine: Épinal, Général Sancelme

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